DSIH n°1 – les Journées du SIB : accompagner les nouvelles coopérations
Journées du SIB : accompagner les nouvelles coopérations
Les 4èmes Journées des Adhérents du SIB ont accueilli plus de 420 participants, les 17 et 18 juin, au Palais des congrès de Saint-Malo. Retour sur un événement qui confirme le dynamisme du SIB sur un marché marqué par la transformation tant de l’offre de soins que des attentes en matière de technologie.
Les thématiques de table ronde et d’assemblées plénières retenues pour les 4èmes Journées des Adhérents du Syndicat Interhospitalier de Bretagne témoignent de la volonté du SIB d’accompagner au plus prés les évolutions qui s’imposent aujourd’hui à ses établissements adhérents. En lançant ses travaux sur une réflexion autour des SI nécessaires dans le cadre des organisations issues de la loi HPST, le SIB souligne la place accordée aux solutions permettant d’outiller les nouvelles coopérations. Les deux autres temps forts, consacrés l’un à l’hébergement (« de l’infrastructure aux services »), l’autre aux innovations technologiques intégrées à l’ERP Sillage, lui ont donné l’occasion de présenter les développements en cours : interface tactile pour iPad (puis d’autres tablettes), terminaux au pied du lit du patient, reconnaissance vocale et dictée numérique, sans oublier bien sûr la stratégie de cloud computing, conduite avec le MIPIH et déjà dévoilée lors de HIT 2010.
Ces évolutions, qui devraient se concrétiser dans les établissements dès 2011 (les projets de terminaux sont par exemple en cours à Saint-Lô et Coutances), sont menées via une politique de partenariats très active. Ainsi, les 4e Journées accueillaient pas moins de 23 partenaires, dont une partie tout récemment annoncés : Nuance, QlikTech, Ilex, Foederis, NextiraOne et Masanté. Une dizaine d’entre eux ont d’ailleurs proposé un programme d’ateliers complémentaires aux ateliers portant sur les applications phares du SIB (Sillage et Génois) et sur des thématiques plus généralistes (Conduite du changement, Sécurité, SSR…).
Faire vivre les coopérations
Alors que la loi HPST promeut le renforcement des coopérations hospitalières, il ne fait pas de doute que la question des SI va rapidement devenir centrale dans la recomposition de l’offre de soins. On voit mal, en effet, comment faire vivre les coopérations, organiser les collaborations entre les établissements, les équipes, sans l’outillage SI adéquat, des infrastructures aux tableaux de bord de pilotage, en passant par la gestion des rendez-vous et les flux de comptes-rendus et autres résultats d’examens. Pourtant, il y a encore loin de la théorie à la pratique. Pour y être confronté, sur le terrain, avec ses adhérents, le SIB a choisi d’ouvrir le débat sur les difficultés, mais aussi les bonnes pratiques, nées de la mise en œuvre des SI à l’échelle des territoires.
La participation d’Arnaud Sandret et de Dominique Colas à la table ronde introductive a permis d’en illustrer concrètement les enjeux. Le premier, DSIO commun aux hôpitaux de Saint-Malo, Dinan et Cancale, a présenté les étapes qui jalonnent le parcours de la CHT dont la décision de création remonte à fin 2008. Après l’élaboration d’un schéma directeur informatique, les établissements de Saint-Malo et Dinan, dont le degré de maturité du SI est similaire, bien qu’avec des solutions sensiblement différentes, sont entrés dans une « cohabitation active » prévue jusqu’à fin 2012. « Il s’agit d’une phase au cours de laquelle nous prenons des décisions partagées autour de briques communes, explique Arnaud Sandret. Nous nous donnons jusqu’à l’été 2011 pour choisir entre différents scénarios d’évolution du système d’information médical, lequel dépendra également des résultats du projet Hôpital 2012 de dossier patient informatisé dans lequel Saint-Malo est engagé aux côtés de Vitré, Redon et Fougères. »
Pour Dominique Colas, la spécificité gériatrique de l’hôpital de Lamballe, qu’il dirige, oriente forcément les choix de coopération en matière de SI. Les deux projets en cours portent donc sur une mutualisation des ressources, pour l’hébergement sécurisé de données (par le SIB) d’une vingtaine d’hôpitaux locaux bretons et le traitement des données PMSI (par le SIB et l’ORSB*). « Pour nous, le territoire le plus pertinent correspond au bassin de vie et les échanges s’établissent avec les EHPAD et les médecins de ville », insiste t’il, afin d’expliquer pourquoi il ne souhaite pas adhérer à la CHT qui se constitue sur son territoire de santé et dont le projet médical ne présente aucune dimension gériatrique.
La qualité de son projet médical conditionne en effet la réussite d’une CHT et de sa composante système d’information, comme cela a été souligné à plusieurs reprises au cours de cette table ronde.
« Les projets de SI mutualisés ne sont performants qu’à la condition d’aller très loin dans la mise en œuvre d’une démarche commune, c’est-à-dire jusqu’au déploiement et en faisant l’effort de travailler ensemble sur les spécificités métier », a ajouté Yves Beauchamp, représentant la Mission SI des offreurs de soins à la DGOS, en synthèse des premiers retours d’expérience des projets Hôpital 2012 accompagnés par l’ANAP. Tandis que Dominique Penhouet, chargé de mission SI à l’ARS Bretagne, relevait que les exemples de Dinan-Saint-Malo et de Lamballe montrent bien qu’il est primordial de définir au préalable sur quelle organisation de soins on veut travailler dans la mesure où l’enjeu reste bien d’intégrer les SI aux processus métier.
* Observatoire Régional de santé de Bretagne
Dominique Lehalle