DSIH – Le SIB et e-SIS se rapprochent
Dans le cadre de son dernier numéro (n°23 – février 2018) le magazine DSIH a interviewé Olivier MORICE-MORAND, directeur général du SIB et d’e-SIS.
Pour accompagner les acteurs d’un écosystème sanitaire et médico-social confrontés à de multiples transformations structurelles et organisationnelles, les groupements d’intérêt public SIB et e-SiS ont entériné, les 12 et 19 décembre 2017, un protocole d’accord de rapprochement. Olivier Morice-Morand, directeur général du SIB, président de l’Asinhpa – l’Association des structures d’informatique hospitalière publiques autonomes – et nouveau directeur général d’e-SIS dévoile les orientations de la nouvelle structure.
Des liens existaient-ils déjà entre le SIB, basé à Rennes, et e-SiS, implanté à Loos, avant ce rapprochement ?
Ce rapprochement est la conséquence naturelle d’une histoire commune. La
collaboration entre le SIB et e-SIS est ancienne. Elle remonte aux
années 80 quand les deux structures étaient alors des Centres Régionaux
d’Informatique Hospitalière. Lorsque e-SIS s’est transformé en syndicat
interhospitalier d’informatique hospitalière, il s’est inspiré de que ce
nous avions déjà fait. A partir de 2008, e-SIS nous a notamment
accompagné pour mettre en place le DPI Sillage, dont nous sommes
l’éditeur, au CHRU de Lille. Nous partageons de fait les mêmes valeurs
de mutualisation et de coopération.
À quelle stratégie répond ce rapprochement ?
Le paysage sanitaire et médico-social se transforme. Depuis quelques
années, une logique de rapprochement des acteurs de la santé est à
l’œuvre. Adhérents comme clients se regroupent et se concentrent, c’est
le cas des GHT pour le public. Des groupements se constituent aussi dans
le privé. C’est vrai aussi des acteurs du marché du numérique en santé
qui se concentrent de plus en plus, au moment où le nombre de start-up
foisonne sur ce secteur.On a vu parallèlement les régions se réorganiser
début 2017. Celles du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie ont fusionné
et pour devenir ensemble les Hauts-de-France, avec à la clef la
transformation des GCS e-sante du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie en
une seule entité, le GIP Sant&Numérique Hauts-de-France. Les agences
régionales de santé ont également été réunies.Dans ce contexte, le SIB
et e-SIS ont estimé opportun de mettre en commun leurs compétences, pour
asseoir leur position au sein de ce nouvel écosystème. L’objectif,
devenir l’opérateur global du digital public dans le secteur de la
santé.
Chaque GIP va-t-il conserver son indépendance ?
Nous entrons dans une phase de rapprochement pour, à terme, n’avoir plus
qu’une seule structure dont j’ai d’ores et déjà été désigné directeur
général. La future structure qui comptera près de 300 salariés et
accompagnera 500 adhérents et clients conservera une implantation à
Rennes et une à Loos. L’objectif n’est pas qu’un GIP s’efface au profit
de l’autre mais d’additionner nos capacités et expertises.
Quels sont justement vos atouts respectifs ?
Les équipes du SIB et d’e-SIS partagent la même vision et la même
culture du numérique dans le secteur de la santé.Nous avons des
activités communes que nous allons pouvoir mutualiser pour améliorer le
service à nos adhérents. Nous avons également des activités et un
rayonnement territorial complémentaires. e-SIS, par exemple, est
davantage centré sur les établissements au niveau régional, là où nous
avons développé une diffusion nationale et de nos services et commençons
à accompagner les collectivités territoriales. Le portail de GHT eDen
du SIB va profiter du savoir-faire d’e-SIS en télémédecine pour offrir à
ses adhérents une couverture complète de services, en cohérence avec la
convergence des établissements inscrite dans la loi.Autre exemple, le
SIB et e-SIS sont agréés hébergeurs de données de santé et
tiers-archiveurs agréés pour les établissements de santé et les
collectivités. En nous réunissant, nous allons pouvoir assurer une
continuité territoriale pour le tiers-archivage en respectant la
distance géographique requise entre nos data-center.
L’externalisation des SIH est-elle la voie d’avenir pour les établissements de santé ?
Face à un contexte réglementaire dense et chargé, avec la mise en œuvre
des GHT, l’arrivée en mai du règlement européen sur la protection des
données (RGPD) ou encore les problématiques d’hébergement des données de
santé, le tout dans un contexte budgétaire peu favorable, les
responsables d’établissement de santé ne peuvent pas tout gérer. On
observe des tensions dans tous ces établissements qui ont besoin d’être
accompagnés pour mener à bien ces chantiers.Chaque chef d’établissement,
DSI ou RSSI doit se poser la question de l’opportunité d’externaliser
en se tournant vers des partenaires complémentaires. Le rapprochement
entre le SIB et e-SIS nous rend plus fort pour satisfaire ces demandes.